André Borderie (1923-1998)
Artiste contemporain français, André Borderie n’était pas destiné à devenir un artiste. Doté d’une sensibilité artistique, il a une révélation en découvrant le travail de Paul Klee en 1939. Il développe ses talents autour de la peinture, de la sculpture, de la céramique et de la tapisserie. Tout au long de sa carrière, il invente des formes directement liées à la plasticité, propriété inhérente à la matière. André Borderie créé des œuvres architecturées, dépouillées, souvent légèrement asymétriques, décentrées ; en un mot sensibles.
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André Borderie, ses origines
André Borderie est né en 1923 dans la région de Bordeaux. Après une formation technique, il est diplômé en 1942. Il commence alors sa carrière en tant que fonctionnaire comme inspecteur adjoint aux télécommunications. Il retiendra de Paul Klee ses leçons d’art moderne et plus particulièrement sa liberté graphique qui l’aspirera à devenir un artiste. En 1945, il rencontre l’affichiste Paul Colin qui l’orientera vers la peinture. C’est grâce à lui que Borderie se lance enfin dans une carrière artistique.
Son parcours
Dans sa quête de liberté, il rencontre en 1946 un couple de céramistes, Pierre et Vera Székely, à Vienne en Autriche. Dès 1948, ils s’installent tous les trois en France à Bures-sur-Yvettes, puis à Marcoussis dans la vallée de Chevreuse en 1955. Cette expérience communautaire marque véritablement un jalon dans sa carrière. André Borderie découvre avec eux le travail de la céramique. Ils réalisent ensemble un corpus d’œuvres important.
En 1953, ils créent la sculpture-fontaine pour le bassin de la résidence Muette, rue Blanche dans le 16ᵉ arrondissement de Paris. L’année suivante, ils réaliseront une de leurs créations artistiques les plus marquantes, en collaboration avec l’architecte Louis Babinet : le Bateau Ivre, une grande fresque murale en céramique qui fait le lien entre l’intérieur et l’extérieur de la maison.
Vers le milieu des années 1950, André Borderie peaufine son style. Il met au point sa palette chamarrée de couleurs bleus, rouges, oranges, qui plus tard laissera place à des noirs et beiges. Il travaille une terre chamottée à l’aspect granuleux où les décors sont formés par des émaux brillants souvent sur fonds mats, ou gravés directement sur l’engobe.
L’une des préoccupations majeurs d’André Borderie est d’intégrer l’art dans la vie. Il rejoint ainsi le groupe Espace, mené par André Bloc en 1955. En 1957, il quitte le couple Székely et s’installe à Senlis où il continue à produire des pièces, de formes généreuses à l’instar de ses fameuses « Têtes lumineuses ». Dès 1961, il fait appel à un autre céramiste, André-Aleth Masson, pour l’aider à la réalisation de pièces d’envergure. Ils réaliseront notamment ensemble un gigantesque bas-relief en céramique émaillée noire pour le siège social d’EDF à La Défense.
L’éclosion des formes biomorphiques de l’époque rappellent les recherches plastiques d’André Borderie qui s’étendent aussi à la peinture et à la tapisserie. Il expose notamment à la galerie Colette Allendy, réputée pour avoir exposé entre autres Yves Klein, François Morellet ou encore des membres du groupe Cobra.
La fin des années 1950 est marquée par l’intérêt d’André Borderie pour la tapisserie. Encouragé par Denise Majorel, co-directrice de la galerie La Demeure, il excelle dans ce nouveau médium et reçoit en 1962 le grand Prix national de la Tapisserie. Cette même année, il participe à la mythique exposition « L’objet – Antagonismes 2 », au musée des Arts Décoratifs, sous l’égide de François Mathey. André Borderie présente à cette occasion un porte-manteau en granit et un luminaire en polyester expansé.
Sa fin de carrière
Notre créateur polymorphe créé jusqu’à la fin des années 1970 et sera représenté durant toute sa carrière par la galerie MAI. Celui pour qui « la taille d’une œuvre ne tient pas à sa taille, mais à l’énergie qu’elle génère », s’éteint en 1998. Il aura durant toute sa carrière participé au renouveau de la céramique française.