Gilbert Poillerat (1902-1988)
Gilbert Poillerat commence sa formation à l’Ecole des Beaux-arts de Paris, puis se dirige vers le travail de la ciselure et de la forge à l’Ecole Boulle. Il s’oriente ensuite vers la ferronnerie. C’est chez Edgard Brandt, au département de ferronnerie décorative, que le jeune homme de 19 ans fait ses classes. A l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925, Brandt présente ses réalisations dans le prestigieux Pavillon du Collectionneur conçu par Jacques-Emile Ruhlmann et Pierre Patou, réalisations auxquelles Poillerat contribue anonymement en tant que dessinateur.
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Gilbert Poillerat commence à présenter ses créations sous son propre nom dès son entrée, en 1927, dans l’entreprise d’ascenseurs et de constructions métalliques Baudet, Donon et Roussel au département récemment créé, voué aux éléments décoratifs de la ferronnerie contemporaine. Créations que Poillerat présente dès 1928 au Salon d’Automne. Le retour à la courbe s’amorce à partir de la fin des années 1920, et marquera le style décoratif des années 1930 et 1940. Dans les années 1930, le style de Gilbert Poillerat se simplifie, tout en conservant fantaisie et humour : figurines et motifs végétaux en tôle, scènes naïves, objets d’intérieur ou même bijoux fantaisie. Mais l’essentiel de son travail se concentre sur des réalisations d’œuvres monumentales qui marqueront leur siècle : portes du Palais de Chaillot, grilles et luminaires du restaurant de la Tour Eiffel pour les commandes publiques, mais également balcons, majestueuses rampes d’escalier et balustrades pour les résidences particulières.
Poillerat collabore souvent avec des ensembliers tels que Jacques Adnet, André Arbus, Jean Pascaud.
Gilbert Poillerat participe au Salon des Artistes Décorateurs ainsi qu’à de nombreuses manifestations nationales ou internationales : à Paris à l’Exposition coloniale de 1931 ou encore à celle des Arts et Techniques de 1937.
En 1946 il est nommé professeur à l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs, et réalise de nombreuses commandes officielles pour l’Hôtel Matignon, l’Elysée, la grande claustra et le portail de la nouvelle synagogue de Strasbourg.
Il crée également avant et après guerre pour une riche clientèle de particulier, des luminaires, des tables, des consoles d’une élégance classique. Dans les années 1960 son travail s’épure, il fait plus souvent appel au bronze, pour des réalisations plus simples, qui correspondent mieux aux attentes de l’époque.
Gilbert Poillerat, par son style créatif très personnel, la perfection technique de ses réalisations, l’équilibre et la poésie qui s’en dégagent, est sans nul doute le plus important créateur français de ferronnerie du XXe siècle.
Ses oeuvres sont présentes dans de grandes collections internationales et des musées.