Jean Dunand (1877-1942)
Jean Dunand (1877-1942) est un artiste polyvalent dont l’œuvre embrasse la sculpture, la dinanderie, la laque et l’orfèvrerie, et l’un des maîtres incontestés de l’Art Déco. Formé à Genève et à Paris, il se distingue par ses sculptures monumentales et sa maîtrise des arts décoratifs. Sa découverte de la laque japonaise en 1912 marque un tournant dans sa carrière, lui permettant de créer des pièces uniques et rapidement reconnues. Sa renommée s’affirme lors des Expositions internationales de 1925 et 1931, et à travers des collaborations avec des grands noms comme Jacques-Emile Ruhlmann et Solomon Robert Guggenheim.
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Sculpteur, dinandier, laqueur, orfèvre et décorateur, Jean Dunand est l’un des grands maîtres de l’Art Déco. Né à Lancy, près de Genève, en 1877, il suit dès l’âge de 14 ans une formation à l’École des Arts industriels de Genève, où il excelle en ciselure et en modelage. Diplômé après cinq années d’études brillantes, il obtient une bourse de la Ville de Genève qui lui permet de poursuivre sa formation à Paris dès 1897.
Dans la capitale, il travaille dans un atelier de modelage et fréquente les cours du soir de l’École nationale des Arts décoratifs. Il entre dans l’atelier du sculpteur Jean Dampt, figure importante de la scène artistique parisienne, et participe à plusieurs projets décoratifs, notamment à la réalisation des chevaux ailés du pont Alexandre III. À cette époque, il expose régulièrement au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts, où ses sculptures sont remarquées et parfois acquises par des institutions.
Vers 1905, Dunand oriente définitivement sa carrière vers les arts décoratifs, en particulier la dinanderie, l’art de travailler les métaux non précieux. Il se distingue rapidement par son sens du volume, la qualité de ses finitions et l’originalité de ses formes. En 1906, il obtient une médaille d’or à l’Exposition internationale de Milan, ce qui assoit sa réputation dans le domaine des arts décoratifs.
Une découverte décisive survient en 1912 : celle de l’art asiatique, et surtout de la laque japonaise. Fasciné par cette technique, Dunand l’étudie avec rigueur, allant jusqu’à faire venir des artisans japonais pour collaborer avec lui. Il met au point ses propres recettes et adapte la laque aux objets modernes : paravents, meubles, panneaux monumentaux et même portraits. Sa maîtrise technique et son sens décoratif donnent à ses œuvres une esthétique épurée et luxueuse.
Dans l’entre-deux-guerres, Dunand est l’un des décorateurs les plus recherchés. Il participe à deux événements majeurs : l’Exposition internationale des Arts décoratifs de 1925 et l’Exposition coloniale de 1931. Il collabore aussi à la décoration intérieure de célèbres paquebots, dont l’Atlantique et surtout le Normandie, joyau de l’art décoratif français lancé en 1935.
Artiste complet, reconnu pour son exigence technique et son élégance formelle, Jean Dunand collabore avec les plus grands noms de son époque (Ruhlmann, Janniot, Dupas) et reçoit des commandes de collectionneurs prestigieux, dont Solomon Robert Guggenheim. Il meurt en 1942, laissant une œuvre à la fois sophistiquée et innovante, emblématique du style Art Déco.


