Line Vautrin (1913-1997)
La galerie Chastel-Maréchal, spécialiste de Line Vautrin depuis 1998, recherche et achète des miroirs pour ses collectionneurs internationaux.
Née à Paris en 1913, Line Vautrin est une artiste, designer, créatrice de bijoux et d’objet de décoration française. Créatrice singulière et farouchement indépendante, elle imagine dans le Paris de l’immédiat après-guerre, des objets d’une intense poésie.
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Line Vautrin, SES ORIGINES
Line Vautrin commence à se consacrer à la création d’objets dès son plus jeune âge; elle réalise ses premières œuvres à peine âgée de vingt et un ans. Lors de l’Exposition Internationale des Arts et Techniques de 1937, elle tient un stand où elle y présente ses créations, parmi lesquelles on retrouve poudriers, boîtes, broches, colliers ou cendriers de bronze doré, gravés ou émaillés, appartenant à la fois à l’art du bijou, par leur délicatesse, et à la sculpture par leur tactilité. Elle connait un grand succès, ce qui lui permet de se constituer rapidement une première clientèle. Tout d’abord installée dans un minuscule local rue de Berri à Paris, son succès lui permet d’ouvrir une boutique rue du Faubourg Saint Honoré, quartier de la couture, avant de métamorphoser le 106 rue Vieille-du-Temple.
SON PARCOURS
En 1953, Line Vautrin, toujours à la recherche de nouveautés, dépose un brevet à la INPI (Institut National de la Propriété Industriel) pour la découverte d’une mystérieuse résine, l’acétate de cellulose, extrêmement résistante qu’elle baptise Talosel à la fin des années 1960 lorsqu’elle déménage Quai des Grands-Augustins. Il s’agit de fines feuilles de résine, disposées en strates, grattées et scarifiées, travaillées au feu, marquetées de minces éclats de miroirs, prenant les nuances les plus subtiles, évoquant l’ardoise ou le schiste, l’os et le bois rongés par le temps.
Suite à cette découverte, Line Vautrin ne cesse plus jamais de transfigurer la matière. Elle crée ces fameux miroirs, scintillants, poétiques qui déforment la réalité à travers leur sorcière, miroir convexe formant le centre de ses créations. Très vite elle rencontre un véritable succès en France et à l’international. Dans les années 1960, elle utilise le talosel pour réaliser également coffres, appliques, lampes, cadres, tables basses, paravents et suspensions. Line Vautrin renoue également avec ses débuts de créatrice de bijoux en substituant le bronze doré par le talosel. Elle crée des colliers, des bracelets, des boucles d’oreilles, des broches ainsi que des boutons de manchette, composés entièrement de talosel incrusté de miroirs.
Dans le numéro d’Art et Industrie de juin 1948, Line Vautrin explique ses principes : «Je crois que la plupart du temps, c’est le rythme qui me pousse à faire quelque chose, puis ensuite l’idée vient s’incorporer en quelque sorte à ces volumes, aux surfaces qui se balancent… Je pourrai dire que l’instinct se traduit par le rythme, l’intelligence par l’affabulation qui s’y greffe, volontaire ou non, et la sensualité par le modelage. Un modèle doit, lorsqu’on le touche, donner une satisfaction au doigt, il ne doit pas heurter, la main doit juger autant que l’œil.»
C’est en 1998 que la Galerie Chastel-Maréchal consacre une première grande exposition à Line Vautrin. En 2004 la galerie organise à nouveau une exposition de l’artiste française exposant principalement des miroirs mais aussi des objets en bronze doré. A cette occasion la galerie publie une monographie qui est aujourd’hui le seul ouvrage de référence pour les miroirs de Line Vautrin.
Depuis ses débuts, la Galerie Chastel-Maréchal présente un intérêt et un attachement fort pour l’œuvre de Line Vautrin. La Galerie a participé à la revalorisation de l’artiste mais aussi à l’explosion de sa valeur sur le marché, qui ne cesse d’augmenter. Les œuvres qu’elle exécute, notamment en talosel, sont extrêmement recherchées et atteignent des prix très importants aujourd’hui.
Line Vautrin fait désormais partie de l’histoire des arts décoratifs du XXe siècle et ses créations trouvent place dans les plus importantes ventes internationales et chez les plus grands collectionneurs du monde entier.
Néanmoins, la Galerie Chastel-Maréchal se concentre sur la recherche des modèles, couleurs et formes les plus rares afin de ne proposer que des pièces exceptionnelles.
Pour mieux accompagner ses collectionneurs, la Galerie Chastel-Maréchal garantit de veiller à la bonne conservation des pièces qu’elle vend.
Line Vautrin vue par Patrick Mauriès
Line Vautrin vue par Patrick Mauriès
Dès le début de sa carrière, le travail de Line Vautrin est dans sa diversité même et dans la variété de ses supports, tendu entre deux pôles essentiels : les objets de bronze doré, d’une part, où la plasticité est en général indissociable d’un jeu sur le langage, les proverbes, la sagesse populaire, quelques fragments poétiques ; la mise au point, de l’autre, plus singulière, plus intime […], de laques et de résines, qui prennent au cours du temps divers noms et formes, avant de trouver une formule définitive au tout début des années 50.
C’est 1953 qu’elle concentre ses efforts sur une technique nouvelle qu’elle commence par épingler du nom d’« Oforge ». « La première lettre, explique-t-elle à un journaliste en 1958, telle que je l’ai dessinée, symbolise le soleil. J’ai toujours été obsédée par les soleils… Mais le soleil, c’est aussi le feu. Quant à “forge” c’est le symbole du travail par le feu. Mais à ce feu, je mêle l’eau qui est pureté, calme…
L’Oforge consiste essentiellement en l’alliage de deux matières : le verre ou le miroir (teintés ou non) sous forme de fragments amalgamés par un liant de matière plastique, noyés dans la matière plastique de façon à ce que n’apparaissent qu’une surface de paillettes ou d’écailles scintillantes dans une masse solide . Ainsi réalisé, l’Oforge symbolise bien l’union du feu, qui a fondu la matière, avec l’eau, représentée par la transparence du verre ». […]
Ses miroirs et ses bijoux sont vendus dans différents magasins, à Paris comme en province ; elle reprend sa place dans les magazines de décoration ; des architectes, comme Jean Royère, et des décorateurs, comme Jean Dive, utilisent ses créations dans leurs propres projets.
Lorsqu’elle emménage, à la fin des années 60, quai des Grands-Augustins, c’est l’ensemble de son appartement qui devient un véritable salon de démonstration : la résine n’est pas réservée aux seuls miroirs, qui constellent les murs, mais recouvre coffres, appliques, cadres et tables basses, jusqu’aux entre-poutres du plafond, sertis de caissons à l’imitation des décors du XVIe siècle, dans un camaïeu de bruns et de terres brûlées. Entre-temps, le procédé a trouvé son nom définitif, et déposé : il s’agit du « talosel ». […]